Imbert-Vier (Simon), Tracer des frontières à Djibouti, Des territoires et des hommes aux XIXe et XXe siècles, Paris, Karthala, 2011, 479 p.
Tracer des frontières à Djibouti
Le territoire autour du golfe de Tadjoura, devenu la République de Djibouti à son indépendance en 1977, est impensé en tant que tel avant son invention durant l’appropriation européenne des espaces littoraux de la Corne de l’Afrique, au cours des années 1880. Sa construction ne s’effectue pas sur un espace vierge, mais par la recomposition et la réapropriation de réalités locales confrontées à des exigences extérieures.
A partir de l’identification de frontières de l’espace djiboutien (Côte française des Somalis, puis Territoire français des Afars et des Issas), ce livre revisite l’histoire de Djibouti sous l’angle de la fabrication des territoires. Depuis les récits de la première moitié du XIXe siècle jusqu’au début du XXIe siècle, les diverses constructions territoriales influent sur la vie des habitants, en particulier en rigidifiant les statuts et les positions socio-culturelles.
Partant de l’étude de cinq frontières (les « limites ethniques », les découpages internes, les frontières internationales terrestres, le corridor ferrovaire et les frontières maritimes), ce livre montre comment elles ont été découvertes ou inventées, dans le cadre général de la formation des espaces politiques contemporains de la Corne de l’Afrique, puis réalisées. S’appuyant sur de nombreuses cartes, il décrit et analyse leurs évolutions puis leurs conséquences et répercussions, en particulier la coercition qu’elles exercent, directement ou indirectement, sur les habitants. Il propose ainsi une première ébauche d’une histoire des Djiboutiens.
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